Les élus de la Métropole de Lyon peuvent et doivent interdire les écrans vidéo publicitaires

Communiqué de presse – 29 avril 2019

Face à l’absence d’infléchissements de la Métropole autour de son futur Règlement Local de Publicité Intercommunal (RLPi) en dépit de l’avis de ses habitants, le collectif Plein La Vue présente de nouveaux arguments pour ne pas autoriser ces écrans, et appelle les élus de la Métropole de Lyon à se positionner pour empêcher cette mise en place.


Des élus qui se retranchent derrière des arguments juridiques inconnus

À ce jour le RLPi prévoit pour l’instant leur installation. Les arguments avancés pour expliquer ce paradoxe seraient d’ordre juridique, la Métropole expliquant qu’elle ne pourrait pas légalement les interdire. Cependant, il s’avère que cette impossibilité est contredite par la jurisprudence. Elisabeth Gelot, avocate au Barreau de Lyon et co-fondatrice de V pour Verdict affirme que « les dispositions du code de l’environnement sur la publicité numérique ne font pas obstacle à l’interdiction de ce type de publicité dans le RLP » et que « l’interdiction de la publicité numérique est légale lorsqu’elle a pour finalité la protection du cadre de vie ». Voir la note juridique envoyée aux élus et services de la Métropole.

Une mise en place qui aurait de multiples conséquences

Dans cette note scientifique envoyée ces jours aux élus et services de la Métropole, nous démontrons que ces écrans, bien plus que de simples éléments inesthétiques dans notre paysage sont un danger grave pour la sécurité routière et la santé cognitive, notamment de nos enfants. Ils sont en outre une source de pollution lumineuse qui affecte notre cycle circadien et notre environnement, une source de consommation énergétique équivalente annuellement à celle d’une famille – à l’heure où les économies d’énergies sont littéralement vitales – mais aussi une occupation encombrante de notre bien commun qu’est l’espace public. Enfin, ils nécessitent l’usage de métaux rares dont l’extraction et le traitement sont extrêmement polluants (impliquant des conditions d’extraction souvent déplorables pour les hommes, femmes et enfants qui travaillent dans ces mines).

Des habitants de la Métropole contre la mise en place d’écrans publicitaires
Le 14 mars dernier, l’Union des Comités d’Intérêts Locaux (UCIL) de la Métropole et le collectif Plein La Vue ont dévoilé les résultats d’une grande consultation publique réalisée sur la publicité, à laquelle plus de 8000 habitants ont répondu. Cette consultation – dont le sérieux a été reconnu autant par la presse que par la Métropole elle-même – a permis de démontrer que les Grands Lyonnais refusent catégoriquement de voir des écrans numériques publicitaires fleurir dans leurs rues, leurs espaces publics et devant leurs fenêtres. Ils sont en effet 97 % à se dire défavorables (90 % très défavorables) à l’installation de ces supports. Voir les résultats complets et résumés.

Pour Benjamin Badouard, président de Plein la vue : « Depuis plus d’un an, nous expliquons par A +B que ces écrans vidéo publicitaires sont nocifs : pollution lumineuse, gaspillage énergétique, dangers pour la santé (surtout celle des enfants), risque accru d’accidents… Aujourd’hui nous ajoutons à ces arguments scientifiques et à la désapprobation des habitants, la dimension juridique. A contrario, nous attendons toujours les arguments de la Métropole nous expliquant en quoi ces écrans sont bénéfiques pour notre cadre de vie, objet premier du Règlement local de publicité. La Métropole peut encore interdire ces écrans, elle DOIT le faire ».

Le collectif Plein La Vue appelle les élus de la Métropole à prendre leurs responsabilités

Fort des avis des citoyens, d’arguments scientifiques, et d’outils juridiques mis à disposition des élus de la Métropole, le collectif Plein La Vue a écrit (voir l’appel) ces jours à tous les maires et élus métropolitains les appelant à se positionner clairement contre l’autorisation de ces écrans vidéo. Par ailleurs nous avons demandé à rencontrer Messieurs Kimelfeld, Collomb et Bret afin de leur rappeler tout le travail fait depuis plus d’un an par notre collectif, un travail bénévole effectué pour améliorer le cadre de vie des habitants de la Métropole.